A cœur ouvert

De quoi ça parle ? De la perte d'un enfant que l'on ne verra jamais grandir, d'amour infini, de respect mutuel... le témoignage d'une maman en reconstruction.

Mon avis : Comme tous ceux qui en ont entendu parler et qui connaissent un peu l'actrice Ingrid Chauvin, j'ai été touchée par la mort soudaine de sa petite Jade, qui n'avait que cinq mois.

Je pensais qu'au 21ème siècle, dans notre pays, les bébés ne mourraient plus. Le sujet est-il tabou? En tout cas, toutes celles et ceux qui vivent la perte d'un enfant le font en toute intimité, et tentent de transformer ce vide en retentant leur chance.
Jusqu'à il y a deux ans, j'ignorais que fausses couches et mort du nourrisson étaient toujours aussi courants. Lorsque ma collègue de travail a perdu son bébé, quasi mort-né. Elle savait qu'il y avait des complications, mais elle y a cru jusqu'au bout. Elle n'a pas baissé les bras, et a eu un petit garçon il y a six mois. Comme Ingrid Chauvin qui attend un heureux événement pour très bientôt.

Seulement, il faut du temps, et beaucoup de patience. Surtout qu'Ingrid a donné tout son amour à sa petite princesse, et que, du jour au lendemain, elle ne pouvait plus lâcher tout ce trop plein d'amour. C'est un témoignage poignant, joliment écrit, où l'amour qu'elle et son mari se portent est solide, plus fort que tout, et infini. Il y est question de la période de deuil qu'elle a traversée, dont bon nombre de femmes étant passées par là y trouveront un écho, mais aussi de celui de son mari, qu'elle évoque à brûle-pourpoint. C'est aussi difficile pour le papa, car il s'agit surtout d'un deuil psychologique. La maman, elle, a porté ce bébé pendant neuf mois, le lien est d'autant plus fort. Et aucun parent ne devrait subir la disparition de son enfant, c'est d'une certaine façon contre-nature.

C'est un livre empli d'espoir, Ingrid Chauvin reste positive et on sent qu'elle veut aller de l'avant. Elle et son mari songent également à adopter. Mais on voit aussi toute la difficulté d'avoir un enfant de nos jours, la responsabilité que cela incombe (lorsque le bébé est là, on est sans cesse inquiet pour lui, toujours aux aguets). Cependant, il ne faut pas baisser les bras, jamais.

Ingrid Chauvin soulève un peu le voile de toutes ces femmes qui vivent cette douloureuse épreuve, et évoque également tous ces enfants hospitalisés qui nécessitent des soins très lourds. Jade souffrait du cœur, mais il y tellement d'autres maladies !

  • A coeur ouvert, Ingrid Chauvin, éditions Plon
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