C'est quoi le pitch? Wendy vit à New York avec sa mère, son beau-père et son petit frère Louie. Leur quotidien est chamboulé le 11 septembre 2001; la mère de Wendy travaillait dans l'une des tours du World Trade Center. Elle n'est jamais revenue. 

3 raisons de lire ce livre :

Un roman sur la reconstruction après un deuil. Quelles sont les règles d'usage quand on perd quelqu'un aussi subitement? Comment continue-t-on à vivre? A quoi ou à qui on se raccroche? IL n'y a pas de miracle, ni de recette pour s'en sortir. Chacun le vit différemment. Pour Wendy, un changement radical s'opère : elle décide de partir à l'autre bout du pays, en Californie, chez son père biologique qu'elle ne connaît quasiment pas. Elle perd sa mère au pire moment, à 13 ans, dans un moment charnière de son existence où elle grandit, s'épanouit, est en mesure de faire ses propres choix. 

Le passage à vide : au bord du danger. Le risque, pour Wendy, c'est de sombrer sans plus tenir rigueur des autres, de se laisser aller. Et pourtant, on a l'impression qu'elle reste étonnamment calme face à la situation. Non pas qu'elle s'interdise de craquer, de rester forte. Simplement, les larmes ne viennent pas. Et, sans le corps de sa mère, comment croire qu'elle ne reviendra plus? Son petit frère Louie, 4 ans, le vit terriblement mal. A cet âge, la mort est une notion abstraite dont on les épargne au maximum. Mais comment lui dire que sa maman a disparu pour toujours et qu'elle ne reviendra pas, qu'il soit sage ou non, qu'il fasse un voeu ou qu'il prie? 

Le 11 septembre 2001, ou comment de nombreuses vies ont basculé. Nous avons entendu de nombreux témoignages de personnes qui étaient à New York ce jour-là, et qui ont vécu en première ligne ce tragique événement. Pour beaucoup, cela a marqué la fin d'une époque, le moment de changer de vie, de s'éloigner du tumulte new-yorkais. Je pense notamment à l'humoriste François-Xavier Demaison, qui était dans un bureau de Manhattan et qui, suite à cette journée, a décidé de rebrousser chemin et de retourner vers le théâtre. Et vous, que faisiez-vous ce jour-là? J'avais 12 ans à l'époque, soit un an de moins que Wendy. Je me rappelle de ces effarantes images qui passaient en boucle à la télé. Comme si j'avais été sur place. Wendy ne pouvait continuer ainsi, elle avait besoin de souffler, de prendre le large, malgré tout l'amour qu'elle porte à son beau-père et à son petit frère. On éprouve beaucoup de sympathie pour elle, on craint qu'elle ne commette des faux pas (elle séchera les cours et se réfugiera un temps dans le mensonge), au gré de ses rencontres, mais nous nous aperçevons qu'elle est bien plus forte qu'il n'y paraît. Elle a la tête sur les épaules, rassemble des personnes venant d'horizons différents, ce qui donne un roman très bien tissé sans jamais tomber dans le mélo. 

  • Les règles d'usage, Joyce Maynard, éditions Philippe Rey
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