C'est quoi le pitch? Manelle intervient à domicile auprès de personnes âgées pour diverses tâches qu'elles ne peuvent plus remplir. Ambroise soigne les morts, les embaume. Samuel, octogénaire, apprend qu'il a un gliobastome multiforme inopérable. Pour cesser de souffrir, il s'engage à se rendre en Suisse pour un suicide médicalement assisté. Il demandera à Manelle de l'accompagner, et Ambroise ainsi que sa grand-mère seront aussi du voyage, ignorant tout du projet de Samuel.

3 raisons de lire ce livre :

Un sujet peu ou mal connu. La thanatopraxie, ou l'art d'embaumer les morts, si vous préférez, est mise en avant dans ce roman. L'auteur décrit avec précision cet exercice, auquel, on le sent, il a pu assister, pour le retranscrire si bien sur papier. Vous penserez que tout ceci n'a pas l'air joyeux, alors que la couverture, si on fait abstraction du titre (pas joyeux non plus), nous invite à découvrir le contenu. Ce roman parle de la mort, de la fin de la vie. Il y est question du suicide médicalement assisté, de mourir dans la dignité. Jean-Paul DidierLaurent nous parle de cette population vieillissante dont nous devons prendre soin, et il a voulu le faire sous deux angles différents : en choisissant Ambroise, thanatopracteur, et Manelle, aide à domicile. Au début, l'histoire vous semblera peut-être décousue. D'un chapitre à l'autre, on passe d'Ambroise à Manelle, de petits faits du quotidien. Jusqu'à ce que les personnages se rencontrent... et c'est là que l'histoire devient vraiment intéressante.

Un roman qui fait du bien. Vous penserez le contraire au départ. C'est vrai, comme éprouver du bien-être en lisant la description d'un embaumement? Au départ, j'étais un peu déçue, mais comme je m'accroche beaucoup pour lire chaque livre jusqu'au bout, la tendance s'est inversée. L'écriture est devenue plus fluide à partir du moment où Manelle et Ambroise se sont rencontrés, il y a davantage de dialogues, une certaine légèreté.

Un roman intergénérationnel. Ce n'est pas aussi humoristique que les histoires de Gilles Legardinier, mais l'ensemble s'en approche. Il montre la vieillesse sous un autre angle, veut susciter l'espoir, dire que tant qu'on n'est pas mort, il faut continuer à vivre, car il y a encore de bons moments à passer. Les personnages de Samuel et Beth, la grand-mère d'Ambroise, sont juste touchants. Quant à Manelle et Ambroise, leurs métiers respectifs pourraient les opposer mais ils finiront vite par trouver un terrain d'entente. Et la relation entre ces quatre personnages fonctionne à merveille. Je vous promets que la fin n'est pas triste !

  • Le reste de leur vie, Jean-Paul Didierlaurent, éditions Au diable Vauvert.

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