C'est quoi le pitch ? Lucette vient de mourir. Pierrot, Mimile et Antoine, 3 septuagénaires, se retrouvent à son enterrement et se remémorent le passé, alors que l'avenir, pour la fille de Lucette, enceinte, semble de plus en plus noir et incertain. 

3 raisons de lire ce livre : 

Une BD intergénérationnelle.Antoine est le veuf de Lucette. Il apprend, après la crémation de sa femme, qu'elle a eu un amant. Le grand patron de l'usine pour laquelle ils travaillaient tous les deux. Son sang ne fait qu'un tour, et il part derechef régler son compte à ce vieil homme aujourd'hui retiré du monde. Ses amis, Mimile et PIerrot, font voyage avec Sophie, la petitefille d'Antoine et Lucette, à bord d'un vieux tacot au bord duquel Lucette voyageait pour faire des spectacles de marionnettes. Un road trip s'engage, où nos personnages doivent cohabiter tant bien que mal. Et Sophie ne mâche pas ses mots concernant cette génération qui lui a légué un monde "tout pourri".  

Des personnages engagés et pince-sans-rire. Nos trois "seniors", pour rester polie et respectueuse envers nos aînés, sont très hilarants, surtout Pierrot, qui n'y voit goutte, klaxonne à tout-va quand il conduit, pour finir par se retrouver dans le fossé avec son vieux tas de ferraille. Un moment qui m'a fait éclater de rire. Nous apprenons que ces 3 hommes ont travaillé à l'usine, se sont battus pour faire valoir leurs droits, comme se mettre en grève, faire marcher les syndicats, ou encore, se rebeller contre le progrès en démolissant la modernisation symbolisée par une machine  qui a pour but de remplacer, à terme, la main d'oeuvre ouvrière. 

Verdict : un roman graphique social peignant les travers des hommes ou dénonçant les erreurs et absurdités du passé? J'appréhendais un peu cette BD qui était pas mal empruntée dans la médiathèque où je travaille. Le titre et la couverture m'inspiraient moyennement. Pourtant, j'ai trouvé le texte très bien écrit, un brin revendicateur et dénonciateur, avec des pointes d'humour et des rebondissements inattendus, et je me délecte d'en découvrir la suite, surtout quand on voit comment ce premier tome s'achève. 

Les Vieux Fourneaux ont fait comme ils ont pu, à l'époque, pour se battre et faire valoir leurs considérations sociales. Certes, ils ne lèguent pas forcément un monde meilleur... enfin, Sophie risque franchement de changer d'avis à la fin de ce premier tome et de voir la vie autrement... puisque son destin s'éclaircit subitement. 

 

  • Les vieux fourneaux (tome 1) Ceux qui restent, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, éditions Dargaud (2014)
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