C'est quoi le pitch? Didier Blonde, narrateur de cette histoire, revient sur une période de sa vie où il a été figurant dans le film "Baisers volés" de François Truffaut. Sur ce tournage, il rencontre Judith, dont il ignore ce qu'elle est devenue. Il part à sa  recherche, remonte le temps et retourne sur les lieux de leur brève histoire, en 1968. 

Mon avis : 

Plongée dans le milieu du cinéma, des tournages à rallonge pour être payé des cacahuètes, où nous découvrons le "métier" de figurant. Métier étant un bien grand mot... Pourtant, en 1968, avant la période de manifestations où toute une jeunesse se rebelle, Didier Blonde lâche ses études pour écluser les plateaux de tournage. Il nous dépeint l'envers du décor des scènes qu'on répète encore et encore, des autorisations nécessaires pour tourner dans tel endroit parisien... Mais surtout, il nous pare de sa brève passion pour Judith, figurante également, qui disparaîtra subitement de sa vie, alors qu'il envisageait de construire quelque chose avec elle. 45 ans plus tard, il se lance à sa recherche, reprend contact avec des habitués de la figuration, jusqu'à tomber sur une femme qui l'a très bien connue et qui lui donne LA piste qu'il attendait. La retrouvera-t-il ou pas? 

Je laisse planer le mystère. 

En tout cas, ce court roman a l'avantage d'être un témoignage précieux sur l'année 1968 (dont nous célébrons le cinquantenaire), et un témoignage sur un film dont nous n'avons peut-être pas vu tous les détails, tous ces acteurs amateurs en arrière-plan. 

L'écrivain ne peut, hélas, nous en dire plus sur François Truffaut, qu'il ne voyait que de loin, anxieux, se rongeant les ongles. 

Mais son roman a le mérite d'éclairer sur la condition d'un figurant et fait revivre les fantômes du passé, dans un Paris qui s'est transformé depuis toutes ces années. 

  • Le figurant, Didier Blonde, éditions Gallimard (2017)
Retour à l'accueil