C'est quoi le pitch? Franck et Lise réservent un logement paumé et sans le moindre réseau, situé en haut d'une colline dans le Lot. Pour Franck, producteur de cinéma, impossible de vivre sans être connecté, surtout que les deux jeunes avec qui il vient de s'associer ont les dents longues. Pourtant, la magie du lieu opère, et la rencontre avec le chien-loup qui rôde autour de la maison lui donne des idées. Mais pourquoi cette maison sans rien autour? Pour cela, il faut remonter près d'un siècle auparavant, alors qu'un dompteur de lions venait d'y trouver refuge pendant la Première Guerre Mondiale. 

Mon avis :

Je cherchais les mots adéquats pour ce roman dont l'histoire se déroule aussi lentement que la nature se déploie. Serge Joncour nous offre une intrigue sage, ce qui peut être positif comme négatif : positif, car il prend le temps de poser le cadre coupé du monde, qu'on pourrait s'y sentir bien, si ce n'est ce chien-loup qui paraît menaçant par moments ; négatif, car cela manquait d'action, je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. 

Certes, l'idée de se balader dans ces collines en 1914-1915, et en 2017 avait un côté dépaysant, et l'on apprend des choses sur la guerre 14-18. On sent tardivement que l'on risque de virer sur quelque chose de dramatique. Qui, au final, est évité. J'ignore si c'est ce que propose généralement Serge Joncour, je ne serai donc pas très bavarde sur ce point. 

J'ai eu du mal à lire ce roman malgré tout ce qu'il recelait ; j'ai attendu quelque chose qui n'est pas venu, un retournement de situation, une péripétie qui aurait tout bouleversé. Pas grave. Il nous offre un roman de nature writing majestueux; et j'ai pris tout de même plaisir à cette promenade déconnectée.  

  • Chien-Loup, Serge Joncour, éditions Flammarion (2018)
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