C'est quoi le pitch? Providence Dupois, jeune factrice parisienne, se prépare pour un voyage au Maroc, où elle a adopté une petite fille, Zahara, très malade. Mais le volcan islandais qui s'est réveillé stoppe tout trafic aérien et retarde son voyage. Alors elle décide de s'y rendre par ses propres moyens, aussi surprenants que périlleux...

Mon avis : 

Avant de vous part de mon opinion sur ce livre aux allures de  conte, je précise que j'ai emmené ce bouquin dans mes valises alors que je m'envolais pour Barcelone. Tout comme Providence, j'effectuais un voyage dans les airs (le premier pour moi), donc je me retrouvais complètement dans ce périple fantastiques de nuages en nuages. Je n'étais déjà nullement angoissée par ce vol, alors le faire en compagnie de Providence a été un grand plaisir, et je le conseille à tous ceux qui dramatiseraient sur un tel voyage aérien. Surtout qu'à la télé, nous ne sommes pas épargnés par cette nouvelle série, Manifest, où les passagers d'un vol disparu refont surface cinq ans plus tard sans avoir pris une ride. 

Mais revenons à notre histoire, affublée d'un long titre à la fois poétique et empreint de mystère. Tout s'éclaire progressivement , fort heureusement, et nous comprenons que ce nuage est avant tout celui qui empêche Zahara de vivre comme les autres enfants de son âge. Une jolie façon de nommer une maladie qui est beaucoup moins belle...

Au début, j'avoue, j'ai eu un peu de mal à  rentrer dedans, mais peut-être était-ce l'effet vacances, où je m'étais pourtant engagée à ne pas lire si possible... parce que je dévore déjà tellement en temps normal ! Et puis comme d'habitude, Puértolas nous embarque dans une histoire totalement surréaliste et hallucinante, suivant son épigraphe à la lettre : "Cette histoire est entièrement vraie puisque je l'ai inventée d'un bout à l'autre" de Boris Vian. Le nuage me faisait également penser au nénuphar qui poussait dans le corps de la protagoniste de "L'écume des jours" de ce même Boris Vian. Rien n'est laissé au hasard, et on a presque envie de croire au drôle de périple de Providence, alors qu'il est loufoque et semble tout droit sorti d'un rêve sous ecsta! Et puis la réalité finit par nous rattraper, triste, tragique, et l'on se dit que l'histoire précédemment lue, quoique très fantaisiste, nous plaisait infiniment plus que l'envers du décor. 

Une fois encore, j'ai été enchantée par Puértolas. Attention tout de même à ne pas trop faire dans l'originalité, et à ne pas multiplier les clins d’œil vers ses autres romans, dont l'histoire du fakir et , plus récemment,celle du "Détective très très spécial", où j'ai cru relire un passage où le personnage principal était, comme Providence Dupois, "nez" ou renifleur d'aisselles pour une marque de déo.

On aime ou on n'aime pas le côté décalé et assumé de Puértolas, à vous de vous faire votre propre avis!

  • La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel, Romain Puértolas, éditions Le livre de Poche (2014)
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