C'est quoi le pitch? "Ecoute tes émotions". Quand Marcus découvre ce mot, glissé sur le pare-brise de sa voiture, il remet sa vie en question et fait une introspection. Alors qu'il ignore totalement qui a pu lui transmettre ce sage message. Sa femme? Cet inconnu, rencontré par hasard, et délivrant de douces paroles? Et qu'essaie-t-on de lui faire comprendre, de lui révéler? 

Une quête de soi : se réapproprier. Comme quoi, un simple message peut transformer notre vie du jour au lendemain. Marcus se demande qui lui veut autant de bien, évidemment, mais joue le jeu, ce qui lui permet de remettre son couple sur les rails du bonheur, alors que son boulot peu réjouissant le rendait plus fermé, aigri. Au début du roman, il s'agit donc d'une odyssée vers la réappropriation de soi, de son corps et de son esprit. Un roman un peu philosophique avec l'arrivée du mystérieux Angelo, qui l'aide à comprendre certains cheminements de son parcours. Ce qui s'avérait être un bon roman de développement personnel nous conduit vers une histoire plus complexe qu'il n'y paraît. 

Ou comment le développement personnel peut nous amener à de terribles aveux. Derrière la poésie de ce titre et de cette couverture aux couleurs apaisantes et chatoyantes, se cache un horrible secret. C'est peut-être ce qui m'a un peu déçue dans ce roman. On bascule d'un seul coup alors que l'histoire nous semblait simple et limpide, sans rupture. Marcus découvre un terrible secret de famille. Quelque part, ces messages distillés ici ou là par cette mystérieuse personne le préparaient à entendre l'aveu que sa mère avait à lui dire. Et la force de ce roman, c'est le pardon qui en découle. Malgré l'atrocité du crime subi, la victime a su pardonner à son bourreau. Et souhaite transmettre ce message à ses enfants. 

Un futur incontournable bibliothérapeutique ou un roman dans la lignée de Raphaëlle Giordano ? Il s'agit d'un roman de bien-être et d'épanouissement personnel à la hauteur de Giordano ou de Gounelle. Néanmoins, je l'ai dit plus haut, j'ai moins aimé ce basculement vers l'horreur, même si j'ai compris où l'auteur voulait en venir. D'où un roman qui m'a semblé scindé en deux parties : la première portait sur les questionnements que l'on peut se poser sur nos choix de vie, ce qui est bon pour nous, et la seconde partie nous plonge véritablement dans une histoire, dans une fiction, alors que jusque-là nous étions dans une réflexion, dans un dialogue entre un homme en quête de son identité avec un homme digne d'un maître à penser. Pour moi, il s'agit surtout d'un roman du pardon, que je conseillerais à des personnes ayant vécu ou subi un crime atroce. Difficile de s'en relever totalement, sans essayer de comprendre ce qui a poussé cette personne à agir ainsi. Personnellement, et je pense que c'est ce qui m'a un peu gâché la lecture du livre, c'est cette force de pardonner un acte qui, pour moi, est impardonnable. En même temps, et c'est paradoxal, c'est ce que j'ai apprécié dans ce roman. Il faut bien du courage et un tempérament tel qu'il résistera à toutes les tempêtes. Seulement, je ne suis pas sûre que ce soit donné à beaucoup de monde, de faire preuve de tant de sagesse, et de passer à autre chose... 

  • Celle qui écrivait des poèmes au sommet des montagnes, Nicolas Fougerousse, éditions Jouvence (2016)
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