De quoi ça parle? L'auteur raconte des extraits, des moments de sa vie avec son petit Melvil depuis la disparition de sa femme, tuée lors des attentats de novembre 2015 à Paris. 

Mon avis : 

Avant de commencer ma critique, je  vous invite à consulter mon billet consacré au premier récit d'Antoine Leiris, Vous n'aurez pas ma haine. Les deux peuvent se lire indépendamment, mais pour situer ce témoignage dans son contexte, chronologiquement, celui-ci survient après. 

Après l'acceptation. Le deuil n'est pas encore tout à fait assimilé. Antoine Leiris a perdu sa femme et la mère de son enfant. Dorénavant, il doit endosser un rôle supplémentaire, prendre en totalité cette responsabilité qui à la base est répartie équitablement entre les deux parents. Melvil avait un peu plus d'un an lorsque Hélène a été assassinée, il n'aura aucun souvenir de sa mère, si ce ne sont les photos, quelques objets sentimentaux, les souvenirs que son père partage avec lui en l'emmenant, par exemple, sur les lieux de leur rencontre. 

Cet ouvrage aborde la reconstruction de cette famille : trouver un équilibre, quitter l'appartement chargé de souvenirs, trier les affaires d'Hélène, réapprendre à vivre en retrouvant peut-être le bonheur dans les bras d'une autre femme. Le parcours sera encore long et la cicatrice est loin d'être totalement suturée. Le fantôme d'Hélène est là, tout le temps auprès  d'eux, quoi qu'ils fassent. 

Antoine Leiris s'interroge sur son rôle de père, et remonte le passé en évoquant le divorce douloureux de ses parents, et la mort tragique de sa maman. Un drame qui n'est pas sans rappeler la disparition d'Hélène. Ce récit boucle la boucle, en quelque sorte, de tout son cheminement vers l'acceptation de ce deuil. Antoine Leiris est prêt à prendre à bras le corps son rôle de père, à aller de l'avant. Il ne voulait pas se mentir à lui-même en écrivant quelque chose qui ne lui correspondait pas. C'est en voyant l'adaptation théâtrale de son premier livre qu'il a réalisé qu'il avait changé, et qu'il avait besoin de l'écrire, à nouveau. Un témoignage tout en pudeur et en retenue, d'une sincérité toujours aussi émouvante. 

  • La vie, après, Antoine Leiris, éditions Robert Laffont (2019)
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