C'est quoi le pitch? Les Sinclair, riche famille américaine, se retrouvent chaque année sur leur île pendant l'été. Cadence, l'aînée des petits-enfants, est inséparable de ses cousins Johnny et Mirren, et de Gat, dont elle est amoureuse. Lors de l'été quinze, un drame survient, lui laissant de profondes séquelles et des pertes de mémoire sur ce qui s'est passé. Deux ans plus tard, de retour sur l'île, Cadence cherche à comprendre ce qu'elle a enfoui en elle. Un drame familial. L'horreur. 

Mon avis : 

Alors là, je suis allée de surprise en surprise, ne m'attendant pas à un tel dénouement. Ce roman est tout simplement stupéfiant, foudroyant. 

Vous entrez dans cette famille qui, en apparence, ne manque de rien et semble bien sous tous rapports. Sauf que, sous le vernis, on discerne rapidement des tensions, des conflits liés à l'héritage. Le grand-père est loin de vouloir léguer ses biens à ses trois filles et ses petits-enfants. Il n'accepte pas la vie dissolue de ses filles qui ont divorcé, et n'attendent que sa mort pour se partager les maisons sur l'île dont il est le propriétaire. Et pour cela, elles sont disposées à utiliser leurs enfants pour soudoyer le patriarche et le faire céder en leur faveur. 

Cela ressemble à une histoire familiale typique où chacun se bat pour sa part du gâteau, quitte à piétiner les autres. Sauf qu'un événement survient et que lorsque Cadence, narratrice de l'histoire, revoit sa famille deux ans plus tard, les rapports entre les trois sœurs ont changé. Amnésique, Cadence cherche à remettre la main sur ce passé qui lui échappe, à comprendre l'accident dont elle a été victimes. Ses migraines la handicapent sérieusement mais elle a besoin de connaître cette vérité que tout le monde s'efforce de lui cacher. Et quand on la découvre, on comprend mieux pourquoi... Elle a subi un véritable choc avec lequel elle devra apprendre à vivre. 
Ce roman décrit une famille vivant la vie de château, mais nous révèle que l'argent est loin de faire leur bonheur. C'est un poison qui ronge leurs relations. Cadence est dans le rejet de ce mode de vie matérialiste, faisant don de tous ses biens, se teignant les cheveux en noir (alors que le signe caractéristique de leur famille est la blondeur de leur tignasse). 

Ce roman vous sidérera sûrement par ce final inattendu, qui met enfin des mots sur l'indicible, l'horreur de ce qui est survenu lors de ce tragique "été 15". 

  • Nous les menteurs, E. Lockhart, éditions Gallimard Jeunesse (2018)
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